L’animal vit dans le paysage, il le transforme, l’habite et le consomme toujours à la hauteur de ce qu’il est, contrairement à ce que l’Homme nous laisse entrevoir depuis quelques années. Ce projet, Mue, en collaboration avec la designeuse et danseuse Solène Moulin–Charnet est né d’une envie de revenir à l’état animal, d’être plus sensible à notre environnement.
Il est composé de vingt-trois pans de lin teint naturellement avec les ressources que le paysage de Chamarande nous offre, des glands, des feuilles, des fleurs, etc. Ils sont installés sur des portiques en métal. Construit comme un labyrinthe, certaines teintures de l’installation sont néanmoins ajourées pour laisser apparaître les corps qui déambulent dans l’espace. Ces formes découpées sont celles qui nous ont permis de confectionner des vêtements permettant de réactiver l’œuvre à notre guise.
Sorte de seconde peau du paysage, ces tissus mettent le spectateur au cœur d’un espace naturel en mouvement. Les teintures au cours de leur exposition, on perdu de leur éclat pour laisser apparaître une réalité, des tissus en lambeau dépourvu de couleur éclatante, faisant référence à la fragilité du végétal qui nous entoure.
Le potager est l’endroit où l’Homme rentre en harmonie avec le végétal et il nous semblait évident qu’une œuvre composée de teinture naturelle devait y prendre place.